Jean Lassalle tonne et détonne. La voix d’abord, qui roule les cailloux posés au fond du ruisseau, celui qui parcourt le lit de sa vallée et son village natal de Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques), dont il est maire depuis 1977. La silhouette ensuite, longue à n’en plus finir, le visage taillé au couteau, et une coupe en brosse, plus par facilité que recherche de style, de mode ou d’élégance, qui ne le préoccupe d’ailleurs que fort peu. Le béret basque posé sur la tête à la première occasion. Rien à voir avec l’allure «moderne» des jeunes premiers de la politique, ces louveteaux aux dents aiguisées et stars montantes de la scène publique. Rien à voir non plus avec le style vieille France - costume strict et cravate de bon ton - des notables établis, cultivé par la majorité des députés. Et puis un regard. Qui vous vrille, qui ne vous lâche pas, qui cherche autant la compréhension que la franchise dans celui de son interlocuteur. Sans tricherie. L’homme de la verte vallée pyrénéenne ne dissimule pas. «Ce type est un ovni. Il est imprévisible», dit de lui un député qui l’a bien connu au temps du groupe UDF, alors sous la houlette de François Bayrou, le chef de bande.
«Héros de Kipling»
Jean Lassalle, député de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, natif d'un village coincé entre la vallée d'Aspe et celle de Barétous, au cœur du Béarn, se classe parmi les atypiques.«Pas excentrique»,précise-t-il, mais «centriste de l'extrême»,