L’embouteillage. Pas moins de dix formations politiques tiennent d’ici au 5 septembre leur «université d’été» (ou «campus» ou «ateliers» d’été). Un rite de passage obligatoire pour un parti, s’il veut avoir l’air dynamique. Mais le nombre de partis ne se limite pas à dix. L’affaire Woerth-Bettencourt et son volet «financement de l’UMP» a révélé que l’on comptait en France 296 formations politiques agréées, dont la plupart ne sont en fait que des micropartis destinés à collecter des fonds. On peut se rassurer en se disant que ces formations sont étroitement surveillées par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Mais la commission elle-même reconnaît que les partis ont déployé des trésors d’imagination pour dépasser les plafonds de dépenses autorisées ou pour se faire rembourser certains frais discutables. Quatre façons de contourner la loi.
Déplacements : la boîte de Pandore
Il y a un an encore, lorsqu'un ministre venait soutenir un candidat, les frais du déplacement étaient comptabilisés dans le budget de campagne. Ils étaient soumis aux règles de financement des partis, qui ne peuvent pas recevoir d'argent d'entreprises ou de fondations. Depuis une décision du Conseil constitutionnel du 14 octobre 2009, ils n'ont plus à figurer dans les comptes de campagne. Ainsi, «rien n'empêche que ces frais soient payés par une personne morale ou par une collectivité publique», redoute Jean-Louis Méré, chef du serv