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Libération

Jospin dénonce la «surenchère» sécuritaire du gouvernement

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Lionel Jospin, le 18 avril 2008. (Jacky Naegelen / Reuters)
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publié le 23 août 2010 à 13h11
(mis à jour le 23 août 2010 à 13h13)

Une «stratégie de tension». C'est ainsi que Lionel Jospin juge la politique du pouvoir en matière sécuritaire, dans une tribune publiée ce lundi dans Le Monde. Selon le socialiste, «l'objectif du pouvoir est moins de réduire l'insécurité que de l'exploiter». Et dénonce une «surenchère».

Selon l'ancien Premier ministre (1997-2002), «le pouvoir n'a pas tiré les leçons des émeutes urbaines de 2005. Il a continué à négliger les quartiers difficiles. Il s'est enfermé dans une stratégie de tension».

Pour Jospin, le gouvernement, qui non seulement «n'augmente pas les moyens de lutte contre la délinquance, mais les réduit», citant la suppression «en trois ans de 9.000 postes de policiers et de gendarmes», a négligé le volet prévention: «Il cherche moins à assurer la tranquilité publique par une présence régulière des forces de sécurité sur les terrains sensibles qu'il ne privilégie les opérations coups de poing menées de l'extérieur, avec peu de résultats judiciaires».

«La politique actuelle de lutte contre l'insécurité est donc un échec», résume Jospin, qui dénonce: «Faute de résultats, nos autorités se livrent à une nouvelle escalade verbale dont les accents deviennent douteux. Faudrait-il croire alors que pour le pouvoir et son chef, si contesté, l'objectif est moins de réduire l'insécurité que de l'exploiter?.»

Et le socialiste de s'interroger: «Le président s'effacerait-il derrière le cand