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Libération
EDITORIAL

Malaise

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publié le 24 août 2010 à 0h00
(mis à jour le 24 août 2010 à 8h02)

Brice Hortefeux stigmatisait samedi les «bien-pensants» de Saint-Germain-des-Prés. Va-t-il maintenant fustiger les bien-pensants de Saint-Pierre de Rome ? Ce serait logique : ils disent exactement la même chose. Rien d'angélique dans les déclarations du pape, pas plus que dans celles des intellectuels ou des politiques - qu'on trouve de plus en plus dans la droite républicaine - qui ont condamné la mise en cause de l'Etranger dans les propos souvent insensés tenus par les aboyeurs de l'UMP. Le pape, comme les républicains, en tient pour le respect de la loi. Mais dans une position constante, théologiquement fondée sur les textes les plus anciens et les plus canoniques, l'Eglise se fonde sur le principe absolu de la tolérance envers les étrangers et la sollicitude envers les déshérités. Dans sa longue histoire, elle l'a plusieurs fois oublié, dans des circonstances dramatiques. Mais à l'époque contemporaine, elle est aussi ferme sur ce sujet qu'elle est parfois rigide en matière de mœurs. L'évolution des catholiques français devrait faire réfléchir la droite française. Leur conversion électorale, fréquente, en faveur de la gauche, a fait basculer des régions entières. C'est souvent là où la tradition chrétienne est forte - dans l'Ouest par exemple - que le Front national fait ses plus mauvais scores.

Peut-être plus éloquent que la protestation, le silence de François Fillon, catholique discret mais convaincu, dans le concert répressif de l’été, est le signe le plus ne