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Interview

«On ne nous pardonnerait pas de nouvelles divisions»

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Ségolène Royal appelle à l’union de la gauche contre une droite encore puissante, alors que débute aujourd’hui l’université d’été du PS à La Rochelle.
publié le 27 août 2010 à 0h00

Alors que l’université d’été du PS s’ouvre aujourd’hui à La Rochelle, Ségolène Royal revient sur le climat politique «tendu» de la rentrée. Décidée à s’inscrire «dans la durée», elle revient aussi sur le climat interne au PS.

Comment qualifieriez-vous le contexte de la rentrée politique ?

Tendu. Il y a beaucoup d’anxiété dans la société française. On sent à la fois une désespérance et une indifférence, un mélange entre colère et découragement contre la politique de la droite qui ne produit rien de bon.

La France est aujourd’hui montrée du doigt à l’étranger. Comment percevez-vous cette dégradation ?

Ce regard que les autres pays portent sur la France n’est hélas pas nouveau. Les analyses étaient très critiques sur le comportement et la gouvernance de Nicolas Sarkozy, mais cela était jusqu’ici occulté. Là, ça apparaît de façon flagrante. C’est très grave. Sarkozy n’est pas propriétaire de la France. Or quand il dégrade notre image internationale, tous les Français en sont victimes. Il faudra, en 2012, rebâtir l’exemplarité et le rayonnement de la France en un mot : «l’idée-France».

Pour vous, Sarkozy a sciemment instrumentalisé le dossier des Roms ?

Bien sûr. Pourquoi faire venir les caméras ? On n’a pas le droit de donner en spectacle la misère des gens pour faire croire que la sécurité progresse. Ces mises en scène indignes ont suivi de près la publication des chiffres prouvant que, pour l’opinion, même la sécurité était un échec.

La question de la sécurité n’est-elle pas la faille majeure du PS ?

Chaque fois qu’on dénonce la politique sécuritaire sans faire de propositions, on fait fausse route. Il n’y a pas ceux qui sont contre l’insécurité, et ceux qui sont pour. Ce manichéisme-là, ça fait trois ans qu’on le supporte. Diviser les Français pour régner. Quand par-dessus