L'envie est là, pas encore la crédibilité. Dans notre sondage Viavoice publié lundi, 55% des Français souhaitent que la gauche remporte la prochaine présidentielle. Mais ils sont 57% à penser qu'au pouvoir elle ne ferait pas mieux que la droite. Un motif de satisfaction récurrent pour Nicolas Sarkozy qui se raccroche à ce manque de crédibilité de l'opposition comme à une bouée de sauvetage. Sur les retraites ou la crise financière, l'opposition n'aurait «rien à proposer». «Ils n'ont pas d'alternative» : tel est le slogan martelé par les porte-flingues UMP inspiré du fameux «There is no alternative» des thatcheriens.
Si tant de Français attendent la gauche au tournant de 2012, c'est aussi parce que le chef de l'Etat a franchi la ligne jaune avec sa «guerre nationale» contre les voyous d'origines étrangères. Mais «s'ils disent oui à la gauche sur les valeurs, les Français demandent à être convaincus sur sa capacité à passer des paroles aux actes une fois aux manettes», analyse Lucile Schmid, qui a quitté «le laboratoire des idées» du PS pour Europe Ecologie.
Piège. Proposer pour s'imposer en 2012, voilà donc le défi majeur du PS. Dès dimanche, la première secrétaire Martine Aubry «posera les jalons de l'alternance» lors de son discours de clôture à La Rochelle. En refusant, pendant l'été, d'alimenter la surenchère sécuritaire de la majorité, elle n'est pas tombée dans le piège tendu par le chef de l'Etat. Tou