Archéologie judiciaire ? L’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris remonte à la période 1983-1995, aux deuxième et troisième mandats municipaux de Jacques Chirac. Pour une fois, la justice française n’est pas responsable des lenteurs pénales. Outre que Chirac s’est réfugié pendant douze ans derrière son immunité présidentielle, il y eut aussi des retards à l’allumage.
Qui pouvait déclencher le barnum pénal ? Au départ, difficile de compter sur le maire de Paris, Jean Tiberi, peu soucieux d'accuser son prédécesseur, qui l'avait fait roi. Ni sur le parquet de Paris, sous tutelle de la chancellerie. Après trois ans de guérilla procédurale, un élu écologiste parisien, Pierre-Alain Brossault, obtient en 1998 le droit de porter plainte en se substituant à une municipalité défaillante - le tribunal administratif lui accordant le régime de l'action dite ut singuli. Ce n'est qu'en 2001, après l'élection de Bertrand Delanoë, que la mairie de Paris reprendra la plainte à son compte.
Chicaneries. Entre-temps, l'affaire des emplois fictifs avait surtout alimenté le débat sur l'immunité présidentielle. En 1999, le Conseil constitutionnel estime qu'il ne peut être poursuivi durant son exercice ; en 2001, la Cour de cassation confirme l'immunité et suspend les poursuites le temps de son mandat. Ces chicaneries juridico-constitutionnelles ont surtout concerné l'affaire d'emplois fictifs jugée à Nanterre, avec Alain Juppé en première ligne en tant que secréta