L’accord intervenu entre le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, et l’ancien maire (RPR) et président Jacques Chirac visant à solder l’affaire des emplois fictifs de l’Hôtel de Ville, suscite de nombreuses questions. Eléments de réponse.
Le protocole est financièrement correct
Du strict point de vue des finances locales, Bertrand Delanoë a plutôt bien joué. Dans l’affaire des emplois fictifs sous Jacques Chirac, l’actuel maire de Paris s’était constitué partie civile contre l’ancien. Et de réclamer 2,2 millions de dommages et intérêts. L’ardoise est aisément calculable : sur 699 «chargés de missions» recrutés entre 1983 et 1995 par Jacques Chirac, la justice pénale s’est particulièrement penchée sur 481 d’entre eux. La plupart, bien que recrutés par piston (fils, filles ou nièces de, élus en panne de mandats, compagnons de route en tous genres…) ont réellement travaillé. Au final, seuls 43 ont été déclarés sans activité apparente. Après ultime tamis de la prescription, éliminant les cas les plus anciens (le gong profitant surtout aux Corréziens), l’ordonnance de renvoi en correctionnelle de Chirac ne vise plus que 21 emplois douteux. Leurs salaires étant parfaitement quantifiables, rehaussés d’intérêts de retard et de quelques frais judiciaires, Delanoë a pu brandir une addition incontestable.
Il aura ses 2,2 millions, l’UMP et Jacques Chirac s’engageant à payer rubis sur l’ongle. Ce faisant, la mairie de Paris s’épargne la glorieuse incertitude d’un procès