Menu
Libération
EDITORIAL

Ethique

Article réservé aux abonnés
publié le 28 août 2010 à 0h00

On peut trouver Chirac sympathique. Corona et cul des vaches, clope au bec et espadrilles. Il reste l’homme politique le plus populaire pour les Français, avec des scores dignes de l’Albanie d’Enver Hodja.

Il fait aujourd’hui figure de vieux sage de la République, une image reposante comparée à son successeur. Il existe une autre face de l’ancien président, cité tout au long de sa carrière politique dans pas moins de neuf affaires judiciaires, de ses très coûteux frais de bouche aux emplois fictifs de la mairie de Paris. Mais, véritable Houdini, ce roi de l’évasion a à chaque fois réussi à échapper à l’indignité d’un procès. Et une nouvelle fois, grâce au coup de pouce de son successeur socialiste, il va selon toute vraisemblance pouvoir s’en sortir. Il ne s’agit pas de s’acharner sur le vieil homme d’Etat retraité, mais l’accord conclu entre l’UMP de Sarkozy et le maire de Paris pose néanmoins problème. On voit bien l’intérêt de Chirac, pour qui l’audience va se transformer en petite balade de santé. On voit bien l’intérêt de Sarkozy, qui espère par ce cadeau retrouver les bonnes grâces de ce qui reste des chiraquiens à la veille d’une campagne électorale difficile où chaque voix va compter. Mais on voit mal pourquoi Bertrand Delanoë se retrouve à cautionner une tractation douteuse, qui fait payer les amendes de Chirac aux adhérents de son parti et aux contribuables. Surtout, on voit mal l’intérêt pour la justice et la loi, alors que les électeurs exigent de leurs politiques