Discrète cet été, offensive à la rentrée. Alors que plusieurs socialistes avaient condamné la surenchère sécuritaire de l'exécutif, Martine Aubry était restée en retrait. Pour ne pas donner l'impression d'emboîter le pas de Nicolas Sarkozy sur son thème fétiche – et, disent ses détracteurs, du fait d'hésitations persistantes de son parti, Julien Dray qualifiant la sécurité d'«impensée du PS».
Ségolène Royal avait donné le ton, vendredi, en exhortant ses camarades à «aborder cette question sans complexe, dans un combat frontal avec ce gouvernement qui a sévèrement échoué». La première secrétaire, qui avait tout de même rompu le silence jeudi, à son arrivée à La Rochelle, en fustigeant un «été de la honte», savait donc son discours de dimanche, en clôture de l'université d'été du PS, très attendu sur ce point.
Comme prévu, elle a tenté de démonter une stratégie de diversion de l'exécutif, empêtré dans l'affaire Woerth-Bettencourt, et de légitimer les propositions socialistes, qui s'étofferont lors d'un forum national, le 2 octobre. Et de triompher d'avance : «En matière de sécurité, la crédibilité a changé de camp.»
«Ces charters de Roms sont indignes»
Revenant sur les épisodes estivaux (expulsions de Roms et propositions de la droite sur la déchéance de nationalité), Aubry y voit d'abord une entourloupe politicienne : «Comme toujours, quand la droite s'enlise dans des échecs et affaires, elle sort sa botte secrète. (...) Quand tout va mal, il faut faire peur, pas pour faire