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Libération

1. Woerth doit finir le Travail

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Le ministre, même plombé par les révélations estivales, a pour mission de mener à bien la réforme des retraites.
publié le 30 août 2010 à 0h00

C’est en alpiniste chevronné qu’Eric Woerth avait entamé l’ascension vers Matignon. Régulièrement cité comme premier ministrable, il aurait pu vivre cet automne comme le pic de sa vie politique. Auréolé d’une réforme des retraites rondement menée, l’homme devait être la pièce maîtresse de cette fin de quinquennat, l’icône d’un réformisme apaisé, passerelle vers un second mandat pour le chef de l’Etat. Sauf qu’il a déchaussé. Sous le poids d’un passé qui ne cesse, au fil des révélations, d’entacher son image de gendre idéal. Le feu à peine éteint à un endroit, il reprend à un autre, finissant de consumer ses ambitions et de carboniser les plans du Président. Woerth n’est plus trésorier de l’UMP, il ne sera pas chef du gouvernement, et ses jours comme ministre sont comptés.

Impossible, pour autant, d’exfiltrer le soldat Woerth au milieu de la bataille. Ce sera même l’homme de la rentrée. Et en premier lieu comme ministre du Travail. L’auteur du projet de loi sur les retraites, celui qui a finement géré les partenaires sociaux (et le calendrier médiatique), doit encore tenir le temps du débat parlementaire. A l’Assemblée à partir du 7 septembre, il défendra la réforme phare du Président. Avec, dans la poche, quelques concessions déjà arrêtées. Un temps évoqué, son remplacement par Xavier Bertrand semble abandonné. Woerth a été nommé pour mener la réforme, pour son ton de bon père de famille, pour son «écoute» des syndicats, pour sa tactique importée de Bercy… Pour tout ce qui fa