Pas encore tout à fait en primaires, mais, à coup sûr, en plein dans les préliminaires. Paradoxe : alors qu'après des années d'une sanglante guerre civile, ils n'ont jamais offert un visage aussi uni - du moins en apparence - qu'en cette édition 2010 de leur université d'été, les socialistes sont bel et bien entrés dans le vif du sujet. En l'occurrence, celui du «rendez-vous de 2012». Pour la première fois depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, la victoire n'est plus une hypothèse délirante. Et c'est bien l'installation d'une «alternative crédible» qu'a cherché à accréditer Martine Aubry, hier, dans son discours de clôture.
«Querelles de chiffonniers». Alors, à dix mois du dépôt officiel des candidatures, la première secrétaire et ses camarades, de bonne guerre, ne pensent évidemment qu'à cela. Sauront-ils s'en tenir à une compétition loyale et s'éviter une déflagration brutale ? Se comparer sur le fond tout en s'épargnant les gnons ? Pour la forme, ils assurent y croire. «Les socialistes offriront aux Français un vrai processus démocratique et éviteront les querelles de chiffonniers», jure Vincent Peillon. «Une primaire, ce n'est pas "Regardez ma gueule, qui est le plus beau, qui a le plus beau bronzage"», assure Pierre Moscovici.
Même si la compétition interne ne s’annonce pas comme un concours de beauté, les socialistes, ce week-end, se sont abstenus de tout commentaire désobligeant. Ils ont même fait assaut d’amabilités.