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Libération

Morin sur des braises

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Le ministre sur la Défense hésite encore entre marquer sa différence et faire profil bas.
publié le 31 août 2010 à 0h00

Hervé Morin s'est posé la question. Le ministre de la Défense tenait-il avec l'affaire des Roms l'occasion de quitter le gouvernement ? «C'est le genre de décision que l'on prend seul devant sa glace», estime un député centriste, qui n'aurait pas été choqué que son leader choisisse de claquer la porte.

De plus en plus candidat à la présidentielle de 2012, le chef de file du Nouveau Centre se retrouve en effet dans une position inconfortable. Tant qu’il est ministre de la Défense, il ne peut pas se démarquer du chef de l’Etat sans se faire aussitôt rappeler à l’ordre, au nom de la solidarité gouvernementale.

Ainsi, clôturant dimanche à La Grande-Motte l'université d'été du Nouveau Centre, Hervé Morin s'est élevé contre ceux qui «confondent la délinquance et l'immigration», s'amusant à lire une lettre d'«un ami musulman» qui se dit «fier» de passer le relais aux Roms «comme boucs émissaires et responsables de tous les maux de la France».

Hier matin, sur France Inter, François Fillon s'est dit «surpris» de ces propos, ajoutant qu'il aurait «l'occasion d'en parler» avec son ministre de la Défense.

Des élus Nouveau Centre, comme le député Charles de Courson, ont conseillé à Hervé Morin de saisir l'occasion pour quitter le gouvernement. Son collègue Jean-Christophe Lagarde pense au contraire qu'il serait «ridicule» de le faire «à trois ou quatre semaines d'un remaniement». «Peut-être est-il en train de manquer