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Libération

L’irremplaçable François Fillon

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publié le 2 septembre 2010 à 0h00

Nicolas Sarkozy ne fait rien comme les autres. Le président de la République a donc annoncé trois mois à l’avance qu’un important remaniement ministériel aurait lieu fin octobre ou début novembre. Sa physionomie dépendra largement de la façon dont aura été traversée l’épreuve de la réforme des retraites, de la manière aussi dont aura été accueilli le budget 2011, le plus difficile depuis 1995. Il y a de fortes probabilités pour que ce remaniement se traduise par le non-remplacement d’un secrétaire d’Etat sur deux, par le départ de plusieurs ministres d’ouverture, par la promotion de figures d’une nouvelle génération. A dix-huit mois de l’élection présidentielle, il s’agira de présenter un gouvernement resserré, rénové, rajeuni, s’adressant en priorité au cœur de l’électorat de droite.

Reste que la question essentielle sera de savoir si François Fillon demeure Premier ministre ou non. Pour marquer au maximum l’opinion, pour faire du remaniement une relance politique incontestable, la logique serait de changer l’homme de Matignon. Après tout, François Fillon sera en place depuis trois ans et demi et seuls, depuis 1959, Georges Pompidou, Raymond Barre et Lionel Jospin ont fait mieux. L’actuel chef du gouvernement se situe déjà dans le quatuor des Premiers ministres ayant battu des records de longévité depuis un demi-siècle. Son départ n’aurait rien d’insolite ou d’humiliant. Il lui offrirait même de solides perspectives personnelles. Mais ce serait une faute politique.

La questio