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Libération

La montée en puissance dans l’ombre de l’hyperprésident

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Après avoir été éclipsé en début de mandat par Sarkozy, le Premier ministre s’est rendu incontournable.
publié le 2 septembre 2010 à 0h00

Remplacer Fillon ? Ce devait être une formalité. C’est devenu un épouvantable dilemme. Nicolas Sarkozy hésite. A la recherche de la moins mauvaise des solutions. Il faut garder le populaire Fillon pour garantir la cohésion de la majorité et la continuité des réformes. Mais il faut aussi limoger le trop populaire Fillon pour permettre au candidat Sarkozy de prendre son envol dans la campagne pour l’élection présidentielle de 2012.

L'hyperprésident était loin d'imaginer que son «collaborateur» de Matignon lui poserait tant de problèmes. L'histoire de ce quinquennat, c'est aussi celle d'une montée en puissance. Quantité politiquement négligeable au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy, François Fillon est devenu, trois ans plus tard, une autorité incontournable.

Sciatique. Pour en finir avec l'«hypocrisie» institutionnelle de la Ve République, Sarkozy avait proclamé en 2007 qu'il s'assumerait lui-même comme le vrai chef du gouvernement, sans se cacher derrière le fusible de Matignon. Pour que les choses soient bien claires, le chef de l'Etat était allé, en 2008, jusqu'à réunir régulièrement à l'Elysée les sept ministres les plus «politiques» chargés de vendre les réformes de son gouvernement. Exclu de ce «G7», François Fillon avait très mal vécu cette initiative. Aussi insupportable, à ses yeux, que les interventions médiatiques des conseillers de l'Elysée, Claude Guéant et Henri Guaino, qui lui ont parfois grillé la politesse s