Dans le dernier sondage Viavoice-Libération (réalisé du 18 au 20 août auprès de 1 003 personnes), François Fillon gagne 2 points, à 48%, loin devant Nicolas Sarkozy qui en perd 1, à 34% d'opinions positives et surtout 63% de négatives. Cet écart en faveur du Premier ministre n'a fait que se creuser depuis huit mois.
«Ce qui frappe chez François Fillon, souligne François Miquet-Marty, directeur de l'institut Viavoice, c'est son côté très fédérateur. Il a une très forte popularité à droite, avec 80% de bonnes opinions, mieux que Nicolas Sarkozy. Mais il est aussi apprécié par un électeur de gauche sur trois, et il est plébiscité chez les centristes, y compris au Modem.» En janvier, le Premier ministre avait gagné 5 points dans un sondage réalisé juste après le décès de Philippe Séguin : l'opinion avait perçu et intégré favorablement la filiation politique.
«Dans les études qualitatives, poursuit François Miquet-Marty, les personnes que nous interrogeons notent aussi une image plus sociale que celle du président de la République. Plus rassurante aussi. Il donne un sentiment de professionnalisme, de "bien faire le job", ce qui est accentué par l'effet de symétrie avec Nicolas Sarkozy, qui s'expose davantage.»
Pour un Premier ministre, être encore à près de 50% de cote de popularité après plus de trois ans à Matignon est assez exceptionnel. Michel Rocard (1988-91) y était parvenu. En situation de cohabitation, Edouard Balladur (1