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Analyse

Eric Woerth , l’aveu en toute lettre

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L'affaire Bettencourtdossier
Le ministre du Travail a reconnu, hier, avoir recommandé pour la Légion d’honneur le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, relançant les soupçons de conflit d’intérêts.
publié le 3 septembre 2010 à 0h00

«J'étais député, j'ai fait comme un simple député.» Le ministre du Travail, Eric Woerth, a finalement reconnu, hier, être intervenu en faveur de l'attribution de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre, l'homme de confiance de Liliane Bettencourt, en 2007. Jusqu'à présent, il avait soigneusement évité, contourné, cet aveu. Son cabinet se contentait d'indiquer qu'il avait remis cette décoration à De Maistre, en janvier 2008, mais qu'il ne l'avait pas proposée en tant que ministre. «J'ai remis un certain nombre de Légions d'honneur. Je ne sais pas ce qu'on essaye de me faire dire», avait-il éludé, le 27 juin, sur RTL.

Depuis mardi, la donne a changé. Comme l'Express et le Canard enchaîné l'ont révélé, Eric Woerth a lui-même écrit, le 12 mars 2007, un courrier à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, pour recommander l'attribution de la décoration à De Maistre. Et la police judiciaire a saisi ce document, courant août, vraisemblablement au ministère de l'Intérieur. A l'époque où il le rédige, Eric Woerth est un «simple député», mais il est aussi trésorier de l'UMP, et il préside l'association de financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. C'est dans ce cadre, en sa qualité de trésorier, qu'il rencontre Patrice de Maistre en 2006, officiellement pour lui préciser les modalités de financement légal.

La lettre d’Eric Woerth à Nicolas Sarkozy, rédigée en pleine campagne présidentielle, mentionne l’appartenance d