Le point presse avait pourtant bien commencé. Arrivé vers 8 h 30 hier matin dans les locaux du Centre d’accueil de la presse étrangère (Cape), hébergé dans l’enceinte du Grand Palais à Paris, le ministre du Travail affichait un (léger) sourire, sur un visage fatigué mais bronzé. Ordre du jour de cette rencontre organisée par l’association des journalistes économiques et financiers (Ajef) : les retraites. Un sujet qu’Eric Woerth maîtrise sur le bout des doigts, lui qui se prépare à soutenir le projet de loi à l’Assemblée à partir de mardi.
«Fantasmes». Autour des tables disposées comme dans un cabaret, les journalistes attaquent, rivalisent de questions pointues, auxquelles le ministre répond avec un vrai plaisir. Rien n'est éludé, tout est précis dans ses explications qui ponctuent ce jeu de questions-réponses où il excelle. Woerth le sait aussi, il est pour l'heure protégé : cette première partie, insiste la responsable de l'Ajef, est réservée au sujet des retraites.
9 h 30, changement d'ambiance. La présidente de séance déclare pudiquement ouverte la phase des «questions d'actualité». L'atmosphère soudain se tend. Qui va se lancer ? Un ange passe, puis un journaliste prend la parole. La question porte sur Dominique Dord, le remplaçant de Woerth comme trésorier de l'UMP. Allusion est faite à son passage chez L'Oréal. Une malédiction ? «Il ne faut pas salir comme cela, lâche le ministre, la voix soudainement plus faible. On raconte des hi