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Libération

Un soutien qui n’ose pas dire son nom

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L'affaire Bettencourtdossier
Fillon a évoqué, sans le citer, le ministre du Travail, laissant ouverts plusieurs scénarios.
publié le 3 septembre 2010 à 0h00

L'affaire est entendue : «La réforme des retraites sera conduite par le ministre en charge, qui ira la défendre devant le Parlement.» Visitant hier une école rurale à Joux-la-Ville (Yonne) pour marquer la rentrée scolaire, François Fillon, agacé par les questions des journalistes, leur a lancé cette réplique en forme de lapalissade. Bien que le Premier ministre n'ait pas prononcé le nom d'Eric Woerth, on en déduira qu'il campe sur la position arrêtée avec l'Elysée depuis le début de l'affaire : le ministre du Travail n'a rien à se reprocher. Et les attaques dont il fait l'objet ne sont que manœuvres menées par la presse et une opposition sans scrupule pour l'affaiblir lors du débat sur la réforme des retraites.

En ne citant pas le nom d'Eric Woerth, François Fillon ne ferme pas la porte à un changement de titulaire du poste à l'occasion du remaniement prévu en octobre, voire avant si les derniers développements de l'affaire rendaient la position intenable. «Ça devient vraiment très compliqué, a lâché hier à l'AFP un proche du chef de l'Etat. On ne pourra pas tenir comme ça pendant deux mois encore.»

Hypothèse. La vraie crainte de l'Elysée et de Matignon est que Woerth finisse par craquer. «Au début, Sarkozy ne pouvait que le soutenir, analyse un député socialiste. S'il l'avait lâché tout de suite, nul ne sait comment Woerth aurait réagi. Maintenant que chaque semaine apporte une nouvelle révélation, c'est plutôt Woerth q