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Libération
EDITORIAL

Tournis

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publié le 4 septembre 2010 à 0h00

Deux questions de bon sens pour commencer. Qui peut prétendre sincèrement que la question des Roms est, pour tous ceux qui sont chargés sur le terrain de la lutte contre l’insécurité, une question centrale ? Qui peut sincèrement penser que la déchéance de la nationalité sera de nature à faire réfléchir les voyous qui s’attaquent aujourd’hui aux forces de l’ordre ? Les dérives sécuritaires de la politique de Nicolas Sarkozy appellent, et c’est le sens des manifestations organisées aujourd’hui par plus d’une centaine d’associations, ONG, syndicats, partis politiques, une réponse sur le plan des valeurs, de la morale, de la justice et de l’égalité de tous devant les lois de la République. Mais la gauche aurait tort de se contenter d’attaquer le sarkozysme sur ce front-là. Elle l’a payé lors de la dernière campagne présidentielle. Elle le paierait sans doute lors de la prochaine. La surenchère gouvernementale en la matière souffre d’un autre mal : son inefficacité. C’est donc aussi en proposant des politiques alternatives crédibles que l’opposition, campée sur ses deux jambes, entamera le crédit dont la droite continue de bénéficier dans l’opinion.

Les manifestations de ce week-end seront un premier indicateur de l’humeur du pays en cette rentrée politique plus que mouvementée. Dossier des retraites, affaires Woerth-Bettencourt, espoir ou pas de reprise économique, crise gouvernementale et surenchère surjouée sur la sécurité : il y a de quoi donner le tournis. Les Français fer