Pour le peuple centriste, ce serait un événement considérable : après vingt ans de divisions, les héritiers de Lecanuet et de Giscard d’Estaing se sont rassemblés samedi, à Lyon, à l’initiative de Jean-Louis Borloo, président du Parti radical. Célébré comme le grand rassembleur d’une famille déchirée, le ministre de l’Ecologie s’est bien gardé du moindre commentaire sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2012.
Etrange sacre pour le nouvel empereur centriste. Borloo a pris la couronne et l'a rangée en lieu sûr, en attendant d'y voir plus clair. Au soir de cette journée qui se voulait «historique», le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, candidat déjà presque déclaré pour 2012, avait en tout cas de bonnes raisons de s'inquiéter pour sa (mince) légitimité. Absent à Lyon, le ministre de la Défense était représenté par ses principaux lieutenants. Qui ne sont pas nécessairement ses meilleurs alliés.
Les députés Jean-Christophe Lagarde et Maurice Leroy ont couvert d'éloge le ministre de l'Ecologie. Tout comme le social-démocrate Jean-Marie Bockel, l'écologiste Brice Lalonde, les anciens de l'UDF Gilles de Robien et Jean-Louis Bourlanges. Trois poids lourds centristes, tous sénateurs (Jean-Pierre Raffarin, Nicolas About et Jean Arthuis), ont rendu un vibrant hommage par message vidéo au rassembleur Borloo. «Je ne suis pas là à cause d'un désaccord avec la majorité. Je suis là pour construire la France de 2020», a précisé le héros du jour.
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