Menu
Libération
Analyse

La réforme ? Déjà un acquis pour l’Elysée

Article réservé aux abonnés
Le Président, sûr de son projet, pense déjà à en tirer des bénéfices en termes d’image.
Nicolas Sarkozy à Paris le 26 juillet (Philippe Wojazer / Reuters)
publié le 7 septembre 2010 à 0h00

La réforme des retraites a beau ne pas avoir encore été votée, pour Nicolas Sarkozy, ce dossier, c’est déjà du passé. Mais chut… Il ne faut surtout pas le dire. Et laisser, au contraire, accréditer l’idée que l’on va «entendre le message de la rue» pour mieux l’étouffer et n’en tenir compte qu’à la marge.

A l'Elysée, on estime aujourd'hui que tout est «borduré» sur les retraites. Certes, les préfectures et les renseignements généraux sont formels : il y aura du monde dans les cortèges. Mais «toujours les mêmes», comme on dit à l'UMP : des salariés «protégés» du secteur public essentiellement, et peu de personnes du privé. Quant aux syndicats, ils vont faire le plein auprès de leurs adhérents et hausser le ton vis-à-vis du pouvoir. Mais les contacts n'ont jamais été rompus avec les dirigeants syndicaux et le dialogue «peut reprendre avec comme limite de ne pas remettre en cause notre projet», note un conseiller du Président. Et pour ne pas humilier les centrales, de petites concessions vont être accordées notamment sur la pénibilité et les carrières longues (lire page 4).

Jeu de rôle. Le Château se félicite aussi qu'aucun appel à la grève reconductible n'ait été lancé… et parie donc sur un essoufflement rapide de la mobilisation dès que le texte aura été voté. Les débats à l'Assemblée nationale ont été raccourcis à dessein à une cinquantaine d'heures et le vote est programmé pour le 15 septembre. Quant à la majorité, elle est supposée