Cocasse duplex. Au soir de la journée d'action sur la réforme des retraites, deux hommes du jour, le leader de la CGT, Bernard Thibault, et le ministre portant le dossier, Eric Woerth, se croisent sur la même chaîne. Sans face-à-face. Le syndicaliste a demandé à enregistrer son entretien sur le plateau du JT de TF1 peu avant 20 heures, craignant, s'il était confronté à Woerth, de se laisser embarquer dans une interview sur l'affaire Bettencourt. Et les deux de répéter chacun son tour que «c'est le sujet des retraites et non pas l'avenir de M.Woerth qui est d'actualité.» «ça d'accord, il faut surtout parler des retraites!»

Mais si la réclamation de Bernard Thibault était probablement pavée d’honnêtes intentions, en voilà tout de même un sacré désaveu. C’est que le cégétiste, regonflé par cette journée d’action syndicale réussie, attend maintenant une réponse de l'Elysée.

La rentrée sociale a mis beaucoup de monde dehors. Plus que lors de la dernière journée d'action: entre 1,1 million de manifestants pour le ministère de l'Intérieur et 2,735 millions selon la CGT (contre le chiffre syndical de deux millions, le 24 juin). Plusieurs villes de France doublant carrément la taille de leurs cortèges. Mobilisation qui n'a donc pas démenti les prédictions du matin de Bernard Thibault d'«une journée exceptionnelle».

A quoi s'attendre du côté de l'exécutif? Pour Thibault, le président de la République va «être amené à réfléchir dans les prochaines heures à cette situ