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Libération
Récit

Bruxelles et Paris s’écharpent sur la question rom

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Le Président a violemment réagi aux menaces de la commissaire aux Droits fondamentaux de poursuivre la France devant la Cour de justice européenne.
Nicolas Sarkozy le 12 septembre aux Eyzies de Tayac (© AFP Lionel Bonaventure)
publié le 16 septembre 2010 à 0h00

Entre la Commission européenne et l'Elysée, l'affaire des Roms est en train de virer à la crise de nerfs et au concours de pataquès. Mardi, Viviane Reding, commissaire européenne en charge de la Justice et des Droits fondamentaux, avait comparé la politique française à ce qui s'est fait pendant la «Seconde Guerre mondiale» et menaçait de poursuivre Paris. Dans l'après-midi d'hier, Nicolas Sarkozy lui avait répondu en faisant de l'humour pas drôle. Devant des sénateurs UMP qu'il recevait à déjeuner à l'Elysée, le chef de l'Etat avait suggéré à la commissaire d'«accueillir quelques Roms au Luxembourg», le pays dont elle est originaire. La température était immédiatement montée d'un cran jusqu'à ce que dans la soirée, la commissaire exprime finalement ses regrets : «Je regrette les interprétations qui détournent l'attention du problème qu'il faut maintenant résoudre. Je n'ai en aucun cas voulu établir un parallèle entre la Seconde Guerre mondiale et les actions du gouvernement français d'aujourd'hui.» Paris a aussitôt pris acte des «excuses» et tenté de calmer le jeu.

«Malveillant». Aujourd'hui se tient à Bruxelles un Conseil européen réunissant les principaux chefs d'Etat de l'Union. La question des Roms sera évoquée. La provocation de Sarkozy (dite «sur un ton humoristique», selon l'Elysée) après les propos de Reding n'a pas été du goût du Luxembourg. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, il a