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Analyse

Sarkozy, l’apaisement ou la crise au sommet ?

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La question des Roms a été rajoutée à l’ordre du jour du Conseil européen aujourd’hui à Bruxelles.
Nicolas Sarkozy à l'Élysée, le 7 septembre (REUTERS/Michel Euler/Pool)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 16 septembre 2010 à 0h00

Les Roms s’invitent au sommet européen qui a lieu aujourd’hui à Bruxelles. A l’origine, cette réunion des vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union, accompagnés de leur chef de la diplomatie, devait uniquement porter sur la nouvelle politique étrangère européenne (lire page 6). Mais la crise entre la France et les institutions européennes prenant des proportions préoccupantes, le sujet a été rajouté in extremis à l’ordre du jour.

Valeurs fondamentales. Tout Bruxelles s'interroge : le chef de l'Etat français, va-t-il jouer l'apaisement avec l'exécutif communautaire, après plusieurs jours d'escalade verbale, ou, au contraire, attiser la crise dans l'espoir d'en retirer des bénéfices de politique intérieure ? La seconde hypothèse semblait hier soir la plus probable après la sortie du président de la République.

Ce n'est pas la première fois que Paris et Bruxelles traversent des crises. Mais jusqu'à présent, les sujets de discorde portaient sur des questions économiques, comme la politique de concurrence, les déficits, la politique industrielle ou la politique agricole commune. Cette fois, le conflit porte sur les valeurs fondamentales de l'Europe et rappelle l'affrontement qui avait opposé l'Union à l'Autriche, en 2000, lorsque l'extrême droite de Jörg Haider est entrée au gouvernement. Le conflit entre Paris et Bruxelles, qui couvait depuis le mois d'août, a éclaté avec la révélation, ce week-end, d'une circulaire du ministère de l'Intérieur ciblant