Georges Frêche se frotte les mains. Le président de l'agglomération de Montpellier a encore réussi à faire parler de lui. Ce soir à 18 heures, il dévoilera au public les cinq premières statues de son panthéon personnel. Cinq géants de bronze fichés en plein cœur d'Odysseum, ce temple des jeux et de la consommation qu'il a fait bâtir à l'est de Montpellier. Cinq «grands hommes» surplombant un amphithéâtre à ciel ouvert baptisé Hélios, personnification du soleil dans la mythologie grecque, chère à l'ex-professeur d'histoire. Winston Churchill, Charles de Gaulle, Jean Jaurès, Lénine et Franklin D. Roosevelt. En attendant Gandhi, Golda Meir, Nelson Mandela, Mao et Nasser prévus d'ici à la fin 2011 et en cours de conception dans l'atelier du sculpteur François Cacheux.
Lénine, coincé entre un bowling et un centre commercial, quel pied de nez au principal acteur de la révolution d'Octobre. D'ailleurs, Frêche s'amuse comme un fou. Ce soir, il fera distribuer des tee-shirts à l'effigie de l'ancien dirigeant bolchevique. Et le 3 septembre, hilare, il a annoncé devant 5 000 personnes : «Je vais en rajouter cinq de plus, et je mettrai Staline, comme ça, je ferai le tour du monde !» Pour l'instant, rien n'est encore acté, mais cette proclamation a remis le feu aux poudres, de l'extrême gauche à l'extrême droite.
«Rouges». Déjà, lors de l'installation des statues sur leurs socles, le 18 août, des membres d'Europe Ecologie avaient menacé de déboulonner ce