Optimistes, mais prudents. A trois jours d'une nouvelle journée de grèves et de manifestations, jeudi, contre la réforme des retraites, les organisations syndicales espèrent autant de monde que le 7 septembre, mais ne se risquent à aucun pronostic. «On s'attend à un bon niveau de participation, mais il est difficile de faire des prévisions, avoue Eric Aubin, de la CGT. Nous n'avons eu que quinze jours pour sensibiliser les salariés, ce qui nous pose un vrai problème pour évaluer leur motivation.»
Même sentiment à la CFDT, où, si «le réseau militant est très mobilisé, l'incertitude demeure quant au nombre de personnes qui répondront à l'appel». L'organisation de François Chérèque se veut d'autant plus prudente que «la barre a été mise si haute lors de la dernière journée d'action [2,5 millions de personnes, selon la CFDT, ndlr], qu'il va être difficile de faire mieux». Autre interrogation : l'effet potentiellement démobilisateur du vote intervenu le 15 septembre à l'Assemblée nationale sur le projet de loi. «Pas mal de gens peuvent se demander si ça vaut encore le coup de manifester, avance Annick Coupé, responsable de Solidaires. Même si la volonté de descendre dans la rue est encore grande, notamment à cause du contexte politique général.»
Modérées. Les salariés pourraient également ne pas être tout à fait les mêmes. «Faire grève deux fois dans le mois pèse sur les salaires : certaines personnes qui se sont dép