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Libération

2012, la fenêtre de Dominique Strauss-Kahn

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publié le 23 septembre 2010 à 0h00

Dominique Strauss-Kahn n’est évidemment pas le seul candidat possible pour représenter le Parti socialiste à l’élection présidentielle, tant s’en faut, mais c’est de loin le mieux placé pour l’emporter. Martine Aubry, première secrétaire désormais pleinement légitime, possède tous les titres pour se mettre sur les rangs. Elle est redevenue populaire, elle incarne mieux que quiconque l’opposition frontale et même brutale à Nicolas Sarkozy. Elle a toute l’envergure intellectuelle nécessaire, un caractère combatif, bien utile en campagne. Elle se situe d’instinct au cœur de la gauche traditionnelle, avec un style et une rhétorique très années 80. Elle a démontré depuis deux ans des habiletés tactiques insoupçonnées. Dans le climat actuel, sa ligne presque syndicaliste lui donnerait une chance sérieuse face à Nicolas Sarkozy.

François Hollande, son ennemi intime, a beaucoup progressé depuis le début de la présidence bonapartiste. Il est de loin, parmi les hiérarques socialistes, celui qui a le plus travaillé le fond, fourni des idées et approfondi des propositions sérieuses. Qu’il s’agisse de fiscalité, des retraites, d’éducation nationale, ses suggestions constituent une alternative crédible. Il est même réconfortant de constater que ce labeur sérieux ne laisse pas les Français indifférents, puisque depuis quelques mois son image et sa popularité ont beaucoup progressé. Tout le monde connaissait son agilité intellectuelle, son éloquence ironique, son goût excessif de la synthèse