Que l'opposition demande la démission du président de l'Assemblée nationale : jamais de mémoire de députés, cela ne s'était produit. En tout cas pas depuis le début de la Ve République. Hier pourtant, Jean-Marc Ayrault au nom du groupe socialiste, Yves Cochet (Verts) pour le groupe GDR (gauche démocrate et républicaine) et «l'ensemble des député(e)s socialistes, radicaux et citoyens, communistes, Verts et apparentés» ont appelé Bernard Accoyer à quitter ses fonctions, dans une tribune dans le Monde. Ils l'accusent d'avoir «préféré complaire au président de la République plutôt que de protéger une institution dont il est le garant».
La tension n'est donc pas retombée après la trêve des journées parlementaires la semaine dernière, à Pau pour le PS, à Biarritz pour l'UMP. La gauche reproche à Accoyer d'avoir brutalement mis fin, le 15 septembre, au débat sur les retraites, alors que 143 orateurs disposaient encore de cinq minutes chacun pour expliquer leur vote, un droit garanti par l'article 49.13 du règlement adopté après la réforme constitutionnelle de 2008. Accoyer s'en est expliqué le 23 septembre dans Libération, estimant qu'il s'agissait «à l'évidence d'obstruction». Ce que la réforme visait justement à empêcher.
Impasse. Socialistes et communistes ne manquent pas d'arguments pour faire valoir que le président de l'Assemblée aurait dû laisser parler tous les députés inscrits. Mais, pour reprendre la c