Les députés ont voté, ce jeudi, à une courte majorité (75 voix contre 57), l'extension de la déchéance de nationalité aux Français naturalisés depuis moins de dix ans, condamnés pour meurtre d'agents dépositaires de l'autorité publique, une mesure controversée réclamée par Nicolas Sarkozy.
Cet article du texte du projet de loi sur l'immigration d'Eric Besson, qui suscite l'indignation à gauche mais aussi chez quelques députés de droite, a été adopté par scrutin public, après trois heures de débat.
La suppression de cette mesure a été défendue, en vain, par l’opposition mais aussi plusieurs députés de la majorité (Etienne Pinte, les ex-ministres Nicole Ameline et Françoise Hostalier, tous trois UMP, et le centriste Jean Dionis du Séjour).
Dans le droit fil du discours de Grenoble du chef de l'Etat, le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a estimé que certains faits divers comme l'attaque d'une gendarmerie «ont heurté nos concitoyens»: «en s'attaquant à l'autorité de l'Etat, ces personnes ont touché au coeur de la Nation». Il a évoqué une «procédure exceptionnelle».
«Mesure inacceptable, cynique»
«Mesure inacceptable, cynique, qui ne servira à rien