Quatre mois de sursis. C’est ce qu’a obtenu vendredi Jacques Chirac du tribunal correctionnel. Son procès pour emplois fictifs, l’ancien président de la République étant poursuivi pour détournement de fonds publics, est décalé de novembre 2010 à mars 2011. Maigre victoire.
Cet ultime rab ne tient qu’à l’obstruction du procureur de Nanterre, Philippe Courroye. Car il existe deux affaires parallèles. L’une, instruite à Paris, vise des recrutements de complaisance, rémunérés par la municipalité et donc le contribuable parisien, au profit d’un Chirac multipliant les casquettes (maire de Paris, député de Corrèze, président du RPR, candidat à la présidentielle). L’autre, instruite à Nanterre, vise des emplois fictifs bénéficiant à des permanents du RPR rémunérés par des entreprises immatriculées dans les Hauts-de-Seine. C’est dans ce second volet qu’Alain Juppé fut condamné en 2003, en tant que secrétaire général du parti, le cas Chirac étant mis en réserve le temps de son immunité présidentielle.
Gain de cause. A l'issue de son mandat, les deux dossiers avaient évidemment vocation à être joints, ne serait-ce que pour lui éviter deux procès pour le prix d'un. Chirac serait alors jugé pour l'ensemble de son œuvre. Sauf qu'un homme s'y oppose mordicus : le procureur Courroye. A Nanterre, le juge d'instruction s'était pourtant dessaisi en 2009 auprès de son homologue parisienne. Campant sur son imperium, Courroye avait fait appel puis s'était pourvu en cassation avant