La droite ne veut pas y croire. Au Sénat comme à l’Assemblée nationale, les élus de la majorité estiment que les conditions d’une radicalisation sociale ne sont pas réunies et que les initiatives en faveur de grèves reconductibles n’auront que peu d’effets.
«Montre». Devant les députés UMP réunis à huis clos, François Fillon se rassurait hier en constatant que les syndicats peinent à «mobiliser». Selon lui, les dirigeants des grandes fédérations se sont «pour le moment» montrés «responsables». Un peu inquiet tout de même, il a reconnu être engagé dans une «course contre la montre» alors qu'est engagé, au Sénat, un «débat qui va être long».
Au même moment, devant la Haute Assemblée, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, est allée se joindre brièvement aux quelques milliers de manifestants mobilisés à l'appel des unions régionales syndicales d'Ile-de-France. Plusieurs slogans appelaient à la «grève générale» contre la réforme des retraites. Patron des députés UMP, Jean-François Copé y a répondu en puisant dans le registre dramatique. Il a appelé les responsables syndicaux à prendre la mesure du «désastre économique» que des grèves reconductibles pourraient provoquer. De retour d'un séjour à Berlin, il s'est pris à rêver d'un syndicalisme «responsable», aussi soucieux de «compétitivité» que l'IG Metall, le syndicat des métallos d'outre-Rhin.
En début d'après-midi, alors que le