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Libération

Retraites : le mirage du référendum

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publié le 7 octobre 2010 à 0h00

C'est Ségolène Royal, toujours prompte à saisir les attentes de l'opinion, toujours audacieuse quand il s'agit de choisir la posture la plus populaire, qui en a pris la première l'initiative, dans une tribune publiée dans Libération vendredi dernier : pourquoi pas un référendum sur la réforme des retraites, puisque les Français sont visiblement aussi anxieux qu'allergiques au projet gouvernemental ?

Ce serait à la fois l’assurance d’être en phase avec la population et la certitude d’incarner le refus de la réforme Sarkozy sans trop avoir à préciser une méthode alternative, puisque le débat porterait tout entier sur le non au chef de l’Etat.

Jean-Luc Mélenchon, furieux par principe, colérique par talent, lui a aussitôt emboîté le pas. L’extrême gauche, enchantée de pouvoir s’opposer radicalement sans s’isoler pour autant, a elle aussi décidé de pétitionner dans la même direction. Vive le référendum rassembleur et pugnace, vive sa logique : ou le gouvernement l’accepte et les Français mettent sa réforme en pièces, ou il refuse et c’est la preuve qu’il a peur des citoyens. De toute façon, le coup est habile. Ségolène Royal n’a pas perdu la main.

Evidemment, nos stratèges ne peuvent pas ignorer que leur offensive fera long feu. Le référendum sur la réforme des retraites est un mirage. L’opposition ne possède aucun moyen de le déclencher, puisque, si la réforme constitutionnelle a bien prévu les nouvelles modalités d’un référendum d’initiative populaire, les textes d’applic