Jean-Pierre, 56 ans, se dit plutôt de droite. En tout cas pas de gauche, «comme beaucoup de catholiques», précise-t-il. Mais il se sent mal à l'aise avec le sarkozysme en général, et avec Nicolas Sarkozy en particulier. Il est pratiquant, très investi dans la vie de son diocèse, et considère que le chef de l'Etat«n'incarne pas les valeurs chrétiennes». Il précise que cela «ne date pas de l'histoire des Roms». Mais constate autour de lui que «Nicolas Sarkozy a braqué contre lui pas mal de catholiques à ce moment-là». Cet ingénieur agronome lyonnais a le sentiment que la visite du Président à Benoît XVI est «avant tout une tentative pour tenter de récupérer l'électorat catholique français». En conséquence, il n'en attend pas grand-chose. Selon lui, le Président est maladroit dans son rapport à la religion. «Dans l'absolu, je trouvais très bien en début de mandat qu'il rappelle les racines chrétiennes de la France, mais il l'a fait de telle façon qu'il a heurté les non-chrétiens. Cela ne respecte pas la laïcité de notre pays. Ça n'a pas de sens.»
Implication. Laurence, mère de famille lyonnaise de 49 ans, catéchèse et engagée dans les mouvements catholiques familiaux, ne partage pas ce point de vue. Elle n'a pas ressenti dans ses cercles amicaux de «fracture» cet été autour de la question des Roms. «Les médias donnent beaucoup la parole à une certaine partie des chrétiens, en particulier ceux qui