Hier, les députés de gauche ont profité des questions d'actualité à l'Assemblée nationale pour jouer les prolongations du débat sur les retraites. Chaque orateur démarrait sa question par : «En ce moment, plus de trois millions de personnes sont dans la rue.» Et, chaque fois, les députés UMP répondaient par un chahut monstre. Comme pour exorciser leur inquiétude. Libération a interrogé l'un d'eux, Arnaud Robinet (Marne). Agé de 35 ans, benjamin du groupe, il a été envoyé au printemps «sur le terrain» par le secrétaire général de l'UMP pour vendrela réforme des retraites. En 2003, Xavier Bertrand avait lui-même été chargé par Alain Juppé d'expliquer la réforme Fillon.
La poussée de la mobilisation est nette. Si l’on s’en tient aux chiffres de la police, le cortège du 12 octobre dépasse de 25 % celui du 23 septembre. Que répondez-vous aux manifestants ?
Je me suis toujours gardé de rentrer dans la bataille de chiffres. Quelle que soit la mobilisation, il est clair que nous devons écouter et entendre les manifestants.
Leur demande est claire : ils veulent le maintien de la retraite à 60 ans…
Ce n’est pas évident. Je ne suis pas si sûr que les gens aient manifesté pour les 60 ans. Ils expriment une inquiétude beaucoup plus globale, une angoisse de sortie de crise. Le monde change : l’après-crise est plein d’incertitude. A propos des manifestations, j’attends de connaître le pourcentage de jeunes.
Les jeunes aussi sont concernés.
En tout cas, je ne suis pas convaincu par ce que nous raconte la gauche. Le député Alain Vidalies prétendait aujourd’hui que si les jeunes étaient descendus dans la rue, c’était pour protester contre la disparition du Fonds de réserve des retraites. L’argument me paraît surprenant.
Peut-il y avoir de nouvelles concessions?
Ce matin, lors de la réunion à huis clos