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Libération
Enquête

Alain Juppé, la tentation du maroquin

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Le maire de Bordeaux, qui avait promis de diriger sa ville «à plein temps», ne cache pas ses ambitions ministérielles, à la faveur du remaniement.
Le maire de Bordeaux Alain Juppé répond à la presse le 16 août 2010 après avoir reçu une délégation de gens du voyage (© AFP Pierre Andrieu)
publié le 14 octobre 2010 à 0h00

«Je n'y pense pas constamment mais j'y pense épisodiquement.» Alain Juppé le reconnaît désormais ouvertement, il n'exclut pas de «monter sur le Titanic» ou plutôt d'entrer au gouvernement, quitte à renier ses engagements pris devant les électeurs bordelais lors des élections municipales de 2008. «Je ne vais pas biaiser avec la réalité, c'est vrai que j'avais dit que je resterais maire de Bordeaux à plein temps. Mon intérêt personnel est là, mais si les circonstances imposaient de le faire passer après l'intérêt général, je reverrais ma position», confie l'ancien Premier ministre. Nicolas Sarkozy, qui doit se rendre ce matin en Gironde pour inaugurer le bâtiment du laser mégajoule du CEA, pourrait bien évidemment plaider l'intérêt général. Mais les Bordelais ne sont peut-être pas prêts, cette fois, à accepter docilement un nouveau départ.

Couloirs de bus. Dans les rangs de la majorité municipale d'Alain Juppé, aucun élu ne se permet de critiquer ouvertement ses «ambitions» que chacun trouve «tout à fait légitimes». «On sait que son départ est possible depuis le premier jour de son mandat. Merde, il a quand même écrit la Tentation de Venise, lâche Alexandra Siarri qui fait partie de sa jeune garde à la mairie. Mais selon des proches, certains adjoints et conseillers municipaux «l'ont quand même un peu en travers de la gorge». Au dernier conseil municipal, l'opposition a donné le ton par