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Les vertus retrouvées du Sénat

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Le président de Sénat, Gérard Larcher, le 11 octobre, au cours du débat sur la réforme des retraites (© AFP Jacques Demarthon)
publié le 14 octobre 2010 à 0h00

Face au dossier de la réforme des retraites, le Sénat n’a pas pu tenir le rôle qu’il souhaitait et que son président, Gérard Larcher, avait publiquement dessiné pour lui. L’idée était, après l’adoption du projet de loi gouvernemental à marche forcée par l’Assemblée nationale, de permettre un débat plus ouvert, plus complet et surtout plus productif au Palais du Luxembourg.

Le règlement intérieur du Sénat est en effet plus souple et plus respectueux des droits de l’opposition que celui du Palais Bourbon. La tradition et leur tempérament font que les sénateurs savent prendre leur temps. La réputation juridique du Sénat est supérieure à celle de l’Assemblée nationale. A travers plusieurs interviews, Gérard Larcher avait clairement fait comprendre qu’il était partisan d’améliorer le texte de la réforme, même s’il n’était pas question de remettre en cause les deux bornes d’âge (62 et 67 ans) ou l’équilibre financier global. Le président de la Haute Assemblée avait cependant quelques propositions concrètes, notamment issues de sa rencontre avec François Chérèque. L’occasion était bonne de démontrer le rôle positif que peut jouer le Sénat en humanisant un texte sans doute nécessaire (comme le suggère le nouveau rapport du FMI à l’ensemble des Européens) mais certainement sévère. Davantage de flexibilité, d’ouverture, de progressivité, de dérogations étaient imaginables et souhaitables. Il n’en a rien été.

L’Elysée a en effet décidé d’accélérer le rythme et de tenir courtes les rênes