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Libération

«Y’a plus de cadrage au niveau des hommes politiques et des médias»

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publié le 16 octobre 2010 à 0h00

Il est de plus en plus rare qu'évoquant l'actualité, quelle qu'elle soit, les Français ne se livrent pas à un commentaire sur les pratiques des médias, en particulier audiovisuels. A propos du mouvement contre les retraites par exemple : «Les jeunes, au début, n'étaient pas du tout présents, note un coiffeur, on sent que c'est quelque chose qu'on cherche à faire monter.»«C'est vrai, lance un comptable, j'ai l'impression que ça fait une semaine que les journalistes aimeraient bien que les jeunes rentrent dans les manifestations.» A propos des 33 mineurs chiliens rescapés de la mine de San José : «C'est miraculeux, mais ce qui me gêne, c'est qu'il y a eu une hypermédiatisation, comme lors de la libération d'Ingrid Betancourt», témoigne un étudiant. «Ça devient carrément de la téléréalité, renchérit un magasinier, une superproduction américaine !»

Quant aux incartades de Jean-Luc Mélenchon contre un journaliste du service public, elles renforcent, elles aussi, le sentiment que tout est comédie : «Mélenchon a traité Pujadas de "salaud" et de béni-oui-oui, rapporte un électeur de Sarkozy, c'est curieux, j'ai du mal à comprendre pourquoi ça a fait ce buzz.»«C'est médias-comédia, décrypte un conseiller de Pôle Emploi, ça a été filmé en caméra off, ils sélectionnent cette image et créent quelque chose pour faire vendre les journaux !»«Avant j'avais l'impression que l'AFP chapeautait tout ça<