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Corbeil : le repentir d’un présumé marchand de voix

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Dans le fief de Dassault, un jeune des Tarterêts affirme avoir reçu 100 000 euros pour apporter des votes à la liste du milliardaire.
Le candidat UMP Jean-Pierre Bechter, bras droit de l'ancien maire de Corbeil-Essonnes Serge Dassault, fête sa victoire à la municipale, le 4 octobre 2009. (© AFP Bernard Gaudin)
publié le 18 octobre 2010 à 0h00

Serge Dassault achète-t-il ses électeurs ? Depuis plusieurs années, l'avionneur, milliardaire et sénateur UMP est soupçonné de distribuer des enveloppes à ses électeurs de Corbeil-Essonnes. L'achat de votes n'a jamais pu être prouvé formellement et Dassault le nie mordicus, mais Libération a rencontré un habitant de la cité des Tarterêts qui, pour une fois, apporte des éléments tangibles pouvant éclairer le prochain scrutin municipal.

Pour la troisième fois en moins de trois ans, les électeurs de Corbeil-Essonnes vont retourner aux urnes les 5 et 12 décembre. En juin 2009, l'élection de Serge Dassault de mars 2008 avait fait l'objet, pour cause de «dons en argent d'une ampleur significative», d'une annulation, doublée d'une inéligibilité ; c'est ensuite celle de son maire consort, Jean-Pierre Bechter (élu en octobre 2009) qui a été invalidée en raison d'une «manœuvre consistant à affirmer que si M. Bechter était candidat, M. Dassault continuerait en cas de victoire à exercer une activité déterminante». Lors de ces scrutins, l'équipe Dassault l'avait emporté avec 174 puis 27 voix d'avance sur l'ensemble de la commune, avec un écart favorable de 200 voix dans le quartier sensible des Tarterêts - a priori peu suspect de voter pour un milliardaire encarté à l'UMP et pestant régulièrement contre le coût du travail en France.

tirelire express. Mamadou, 30 ans, dit avoir encaissé 100 000 euros après avoir convaincu des proches de voter Dass