Menu
Libération
Enquête

Soupçons d’achat de voix électorales : l’équipe Dassault botte en touche

Article réservé aux abonnés
L’élu déchu de Corbeil, Jean-Pierre Bechter, s’est contenté de discréditer le témoin des Tarterêts.
Jean-Pierre Bechter (D) le 10 octobre 2009, félicité par son prédécesseur Serge Dassault (G), après son élection en tant que maire de Corbeil-Essonnes (AFP Bernard Gaudin)
publié le 19 octobre 2010 à 0h00

Serge Dassault est actuellement aux Etats-Unis. Compte tenu du décalage horaire, «il dort», glisse son entourage. En attendant, son principal collaborateur et maire-consort de Corbeil (Essonne), Jean-Pierre Bechter, s'est dévoué pour répondre aux révélations de Libération sur des remises d'argent à des loustics de la cité des Tarterêts, une possible fraude électorale susceptible d'avoir influencé les dernières élections municipales - le tandem Dassault-Bechter l'ayant emporté avec 174 puis 27 voix d'avance.

Dans un entretien au Monde.fr, Bechter ne dément ni ne conteste aucun élément de fond - l'ouverture d'un compte en Belgique au nom de notre témoin, Mamadou, alimenté par un virement de 15 000 euros d'un dirigeant du groupe Dassault. Le maire déchu de Corbeil (son élection en mars 2009 a été invalidée, d'où le retour aux urnes en décembre) se contente de discréditer l'adversaire : «Ce Mamadou, délinquant identifié aux Tarterêts, est un maître chanteur éconduit. Il a essayé de lui soutirer de l'argent, mais Serge Dassault ne l'a pas payé. S'il avait reçu son argent, il ne serait pas allé trouver Libération.» Le raisonnement est difficile à suivre : un maître chanteur a plutôt vocation à faire chanter, en menaçant de dévoiler quelques dessous dans la presse tout en s'abstenant de le faire. En l'espèce, Mamadou s'est contenté de raconter - gratuitement, Libération le confirme - son histoire, après avoir encaissé au moins 15 000 euros. Et pre