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Libération

Haro sur les «élites»

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publié le 20 octobre 2010 à 0h00

«Populisme ! Dérapage ! J'assume.» Dès les premières pages de son livre, Jean-Luc Mélenchon revendique le costume. Avec ses excès traditionnels et ses qualités de tribun, il dénonce «les belles personnes, les satisfaits, les griots et tous les donneurs de leçons»,«la caste médiatico-politique européenne»,«les bonnes consciences»,«les ultrariches gorgés de fric […] contaminés jusqu'à la moelle par la finance». Caricature ? «Je m'en fous complètement, répond-t-il. Il faut plutôt se demander pourquoi ces élites suscitent une telle haine !»

Une violence verbale incompatible avec la responsabilité d'homme d'Etat qu'il souhaite incarner ? «L'emballage est piquant, mais il y a du contenu», justifie-t-il. Au Parti de gauche (PG), Eric Coquerel le défend : «Il faut s'habituer à ce que des hommes de gauche n'aient pas un discours tiède. On exprime du fond avec les mots du peuple.»«Il a toujours eu un côté provocateur, ça a du bon, concède son ancienne camarade au PS, Marie-Noëlle Lienemann. Mais il ne faut pas non plus qu'il se "georges-marchise". La reconquête des couches populaires ne passe pas par le populisme.»

La posture commence d'ailleurs à gêner les alliés communistes. En meeting le 3 octobre à Tarbes (Hautes-Pyrénées), Marie-George Buffet lui a publiquement fait remarquer. Se tournant vers lui à la tribune, l'ancienne ministre lui a lancé : «Je t'entends Jean-Luc parler de pop