Nicolas Sarkozy l'a dit et répété, il ne bougera pas sur sa réforme des retraites. A une écrasante majorité (79%), les Français exigent pourtant de lui «une reprise des négociations avec les syndicats». Notre sondage Viavoice exprime avec force ce besoin de nos concitoyens d'être écoutés par le pouvoir. Leur message s'adresse d'abord au chef de l'Etat et au gouvernement, mais il vise aussi tous ceux qui sont censés les représenter (syndicats, partis, élus…).
D'où cet apparent paradoxe de notre enquête : plus des deux tiers des sondés (67%) soutiennent les manifestations et les grèves, mais ils sont majoritairement opposés (53% contre 43%) au retrait du projet de réformes des retraites. Et, plus nombreux encore (61% contre 36%), ils s'opposent à «une suspension totale du projet pour le remettre à plus tard». Cette exigence de voir le dialogue reprendre entre le gouvernement et les syndicats doit permettre d'aménager la réforme. Les Français réclament à 60%(contre 37%) «une modification profonde du projet». Et seules 30% des personnes interrogées voudraient «un maintien en l'état du projet sans rien changer».
Fracture. Pour François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice, «ces données recouvrent une France clivée en groupe d'opinions différenciées». Où les lignes de fracture gauche-droite jouent à plein, tout comme les effets générationnels : 88% des sympathisants de gauche sont «favorables» aux «grè