Nicolas Sarkozy change de stratégie. Il avait annoncé qu’au lendemain de la réforme des retraites il instaurerait une pause et consacrerait les dix-huit mois qui nous séparent de l’élection présidentielle à faire de la politique, c’est-à-dire à mener campagne en tentant de valoriser son bilan. Cette ligne-là est désormais caduque, beaucoup trop défensive pour les circonstances actuelles.
Le chef de l’Etat se trouve au contraire contraint à reprendre l’offensive à tous crins et même à sonner bruyamment la charge pour tenter de se dégager de la nasse dans laquelle il se trouve. Il avait cru pouvoir camper sur ses positions, mais ses positions sont percées de toutes parts. Il ne lui reste donc qu’à jouer son va-tout, à rassembler et à mobiliser ses forces pour se lancer dans une guerre de mouvement. C’est d’ailleurs celle qui convient le mieux à son style, à son caractère, à sa méthode.
Cela tombe bien puisque de toute façon, il n’a pas d’autre choix aujourd’hui. Sa cote de popularité atteint son étiage dans la totalité des baromètres disponibles sur le marché. Ses troupes doutent, ses lieutenants se querellent, ses munitions s’épuisent. Les circonstances économiques demeurent très difficiles. La conjoncture sociale vire à l’orage, ses adversaires politiques, jadis estourbis et naguère flottants, redressent la tête et s’organisent.
Il n’y a plus d’alternative : Nicolas Sarkozy doit reprendre la main et se lancer dans l’attaque à outrance. C’est périlleux, c’est peut-être tardif, m