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La grève se durcit, Sarkozy aussi

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Alors que le gouver-nement pousse le Sénat à accélérer le vote de la réforme des retraites, le Président a encore affirmé hier qu’il ne changerait pas une ligne du texte.
Le président Nicolas Sarkozy lors d'une table-ronde à Bonneval, en Eure-et-Loir, le 21 octobre 2010 (AFP Lionel Bonaventure)
publié le 22 octobre 2010 à 0h00

En finir, et vite, quitte à passer en force. Pendant que lycéens et étudiants manifestaient hier après-midi, le gouvernement a demandé au Sénat un «vote unique» sur une partie des articles additionnels du projet de loi de réforme des retraites. Objectif de la manœuvre, mettre fin aux débats dès aujourd’hui, et ainsi tenter d’affaiblir le mouvement social, alors que les vacances de la Toussaint débutent ce week-end et voient s’éloigner tout risque de blocage des lycées. Un pari cependant loin d’être gagné : les syndicats ont appelé hier à deux nouvelles journées de mobilisation les 28 octobre et 6 novembre.

«Otage». Mais le gouvernement n'a pas d'autre choix que de croiser les doigts : il n'a pas de stratégie de rechange. Hier matin, en déplacement en Eure-et-Loir, Nicolas Sarkozy a affirmé une fois de plus qu'il ne toucherait pas une ligne de sa réforme. Au cours d'une table ronde avec des élus locaux, il s'est présenté comme un président courageux, qui dit «la vérité», fait «les réformes dont on a besoin» et «ne laissera pas aux jeunes la dette accumulée» de sa génération. Seule - maigre - concession à destination des syndicats, le gouvernement a approuvé dans la nuit de mercredi à jeudi le vote d'un amendement proposé par les sénateurs centristes et prévoyant le principe d'une réflexion sur «une réforme systémique» des retraites à l'horizon 2013. Un amendement qui a satisfait la CFDT, mais ne la dissuade pas de poursuivre