«Le ministre écolo qui a dû arrêter d'être écolo pour envisager d'être Premier ministre, c'est un peu triste quand même.» Voilà un «joyeux anniversaire» pour le Grenelle de l'environnement, enrubanné mi-octobre par la numéro 1 des Verts, Cécile Duflot, et directement envoyé à Jean-Louis Borloo. Alors que la grand-messe écolo a fêté hier ses trois ans, on n'a toujours pas reçu d'invitation pour aller souffler les bougies. Comme si plus personne ne voulait célébrer la «révolution» vantée le 25 octobre 2007 par Nicolas Sarkozy lors d'un discours qui avait suscité beaucoup d'espoir.
Depuis, il y a eu, entre autres, des lois votées, des mesures à succès (bonus-malus, éco-prêt), des décrets qui se font attendre, la disparition de la taxe carbone… Et, pour les Français, un bilan sans ambiguïté : selon une enquête d'Opinion Way pour le magazine Terra Eco, 74%des sondés jugent que le Grenelle est «un échec». Paradoxe : le ministre de l'Ecologie reste parmi les plus populaires du gouvernement. Comme si le personnage était plus jugé sur sa méthode que sur ses résultats. La plupart des acteurs du Grenelle louent ainsi les qualités d'entraînement et de dialogue de Jean-Louis Borloo : «Un redoutable négociateur, rond, sympa et qui connaît ses dossiers, raconte Serge Orru, directeur du WWF France. Capable de devenir spécialiste en quelques jours d'un sujet sur lequel il ne connaît rien.»
Dynamique. Si le ministère avait é