Leur duo est improbable. Mais bien rodé. A droite, très à droite, Xavier Lemoine, 50 ans, maire de Montfermeil depuis huit ans. A gauche, un socialiste de la génération de Mai 68, Claude Dilain, 62 ans, maire de Clichy-sous-Bois. «On nous dit pacsés», s'amusent-ils l'un et l'autre. Un mariage de raison plutôt, scellé en décembre 1997 par la création d'une communauté de communes, devenue trois ans plus tard la communauté d'agglomération Clichy-sous-Bois - Montfermeil (CACM). A l'époque, Xavier Lemoine n'était que le directeur de cabinet de Pierre Bernard, auquel il succède en 2002. Pierre Bernard, ancien officier de la coloniale, qui avait, en 1985, refusé d'inscrire les enfants d'immigrés dans les écoles de sa commune, et qui répondait à des visiteurs qui s'étonnaient qu'il n'y ait pas davantage d'émeutes urbaines à Montfermeil : «La Sainte Vierge nous protège !»
«Tricard». Quelques jours après avoir signé l'acte fondateur de la communauté de communes, Claude Dilain croise un de ses collègues PS lors d'une cérémonie de vœux. «Tu sais la rumeur idiote qui court ? lui dit ce collègue. Que tu vas faire une communauté de communes avec Pierre Bernard !»«C'est fait», répond Dilain, qui commente l'anecdote en ajoutant : «Pendant quelques années, j'ai un peu été tricard au PS…»
Douze ans plus tard, l'alliance Clichy-Montfermeil sent toujours autant le soufre. Mercredi, Claude Dilain a été réélu pour un tro