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Le mouvement social à un «tournant», vraiment ?

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Le gouvernement s'est empressé de diagnostiquer une amorce de sortie de crise. Mais la gauche, avec notamment la saisine du Conseil constitutionnel, et les syndicats, qui appellent à une journée d'action jeudi, ne s'avouent pas vaincus.
Des manifestants bloquent un TGV à Reims, lundi (© AFP Francois Nacimbeni)
publié le 26 octobre 2010 à 16h34

Trop tôt pour parler d'un retour à la normale mais, selon toute vraisemblance, une mobilisation en reflux. Un «tournant», comme s'est empressée de le claironner Christine Lagarde ?

Après deux semaines de grève, les éboueurs ont repris le travail à Marseille, mais aussi à Agen, Pau et Nantes — le mouvement se poursuit, notamment, à Toulouse, Brest, Saint-Etienne, Toulon. Reprise aussi dans les raffineries — cinq sur douze, selon Brice Hortefeux, seulement trois d'après les syndicats. Approvisionnement «progressif mais régulier», côté stations-service et taux de grévistes décroissant, par exemple à la SNCF (5,4% chez les cheminots, pour la direction, et 12,3% selon la CGT).

A la veille du vote définitif de la réforme des retraites, le climat social se décrispe doucement. Mais à deux jours d’une nouvelle journée d’action, la page de la contestation n’est pas encore tournée.

Les membres du gouvernement et responsables de la majorité se sont empressés de diagnostiquer le début d'une sortie de crise. Comme le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, sur RMC: «On peut considérer comme une très bonne nouvelle que les derniers mouvements de blocage soient aujourd'hui derrière nous.» «Nous sommes dans une amorce de sortie de la crise sociale mais la situation reste difficile», avance prudemment François Fillon, à la réunion des députés UMP.

«Retour de la raison et du dialogue»

Le chef du gouvernement, comme sa ministre de l'Economie, ont surtout saisi la perche tendue, la veille, par