Marine Le Pen en ferait presque un argument de campagne pour la conquête de la présidence du FN. En marge du conseil national du parti d'extrême droite, le 4 septembre, elle assurait que le «cordon sanitaire», dressé dans les années 80 entre la droite de gouvernement et sa formation, serait en train de se distendre. Elle confiait même que des parlementaires UMP étaient de plus en plus nombreux à prendre contact localement avec des cadres frontistes, que les adhésions de sarkozystes déçus affluaient au «Carré», le nouveau siège du parti à Nanterre (Hauts-de-Seine). Elle mettait ces transfuges sur son propre compte : en clair, avec elle, le FN deviendrait plus fréquentable pour une partie de la droite. Que des alliances pourraient voir le jour, même si aujourd'hui pour des raisons internes elle jure le contraire.
Parmi ses partisans, toute une génération de quadras, entrés en politique au FN attirés par la personnalité de Jean-Marie Le Pen et qui n'ont connu que l'ostracisme et l'opposition, aimeraient bien mettre leurs idées en pratique avec la droite. En écho, à l'UMP, des voix commencent à s'élever pour réclamer un rassemblement des droites. Le député du Nord Christian Vanneste a lancé le premier ce mouvement dans les colonnes de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute fin septembre, sous le slogan «pas d'ennemis à droite». Il a récidivé début octobre sur Radio Courtoisie, proche de l'extrême droite, en affirmant que «l'alliance avec tout ce qui