Enfin. Enfin, c'est nous qu'on va causer dans le poste. Fini ces journalistes qui parlent à notre place. À la trappe, satrapes, Ferrari, Pujadas et Roselmack : le JT au peuple ! Le JT au peuple ! Bolloré avec nous ! Bolloré avec nous ! Ben oui, le Bolloré ami du président de la République à qui il prêta la Paloma, une barcasse de 65 mètres afin qu'il se repose de son exténuante campagne électorale de 2007. Ce Vincent Bolloré-là est le héraut de l'insurrection journalistique en marche depuis le 18 octobre. Ce jour-là, sur sa singulière chaîne Direct 8, a été lancé rien moins que le Nouveau Journal, sous-titré «Le premier JT où les Français ont la parole». Oui, des Français comme vous et nous, enfin plutôt comme vous : des DJ, des patronnes de discothèque, des croque-morts, des hôtesses de l'air, mais tous dotés d'une forte parole dont Direct 8 se fait désormais le porte-voix. Alors on a brûlé nos cartes de presse (et vu qu'elles sont en plastique, ça a dégagé une épaisse fumée noire, merci bien) et on a regardé.
La tarte à l’interactivité
Alors donc, les Français ont la parole. Ce qui, après deux semaines d'intenses microtrottoirs télévisuels dans des stations-service à base de «J'travaille, moi, hein», fait l'effet d'une bouffée de gasoil frais. Une telle idée a mis du temps à éclore, c'est bien normal. «Il y a un an [gasp, un an !, ndlr], nous avons voulu faire évoluer notre rendez-vous d'information, explique Clélie Mathias, présentatrice et rédactrice en