L’antisarkozysme est-il une arme efficace ou une impasse politique pour l’opposition à dix-huit mois de la présidentielle de 2012 ? Au moment où le mouvement social contre la réforme des retraites marque le pas tout en continuant de bénéficier d’un large soutien populaire et où l’hyperprésident compte engranger les bénéfices de sa fermeté, tout en privilégiant le social lors du prochain remaniement ministériel, cette question, voire cette tentation, traverse la gauche.
«Démiurge». Dans les sondages, sept Français sur dix se disent mécontents de Nicolas Sarkozy, un record sous la Ve République. Certains, à l'instar du vert Noël Mamère, considérant que l'affaire Woerth-Bettencourt, le discours droitier de Grenoble et les expulsions de Roms constituent une rupture du pacte républicain, entendent porter le fer contre la politique et le style personnel du chef de l'Etat. Au risque, comme le redoute le socialiste Manuel Valls, de faire de Nicolas Sarkozy «un démiurge» et de renforcer ce qui reste son principal attrait aux yeux des Français : son volontarisme. «Depuis 2007, analyse François Miquet-Marty, directeur de l'institut de sondages Viavoice, Nicolas Sarkozy garde cette marque de fabrique: on lui reconnaît la capacité à vouloir transformer le pays. Tandis que la gauche souffre d'un déficit de volontarisme et de projet.»
«Efficace». Loin d'être une arme absolue, «l'antisarkozysme ne fonctionne que sous certains